Soana Kristen – Biographie

Soana Kristen

 

Danseuse et onirocritique

Née à Paris un 14 février, d’une mère artiste à l’intuition ébouriffante, qui ne m’enseigne qu’une chose : l’Amour, et d’un père, autodidacte, devenu un as en sa matière, champion de boxe de surcroît, qui me transmet sa ténacité, son caractère indépendant et une indéfectible foi en la vie.

Ils se sont rencontrés sur une piste de danse et bébé naît neuf mois plus tard aux forceps, mais accueilli dans la joie. De là le goût pour les manèges et ce qui donne le tournis…

Enfant, déjà passionnée par les cryptogrammes et fervente d’énigmes en tous genres, mon plaisir, nimbé de trouble, me poussait à explorer les caves des édifices les plus imposants. Il n’y a pas loin de l’espion au psychanalyste, ce dernier exerçant son art d’agent double entre conscient et inconscient.

Un mot clé : INTERPRETATION

Mondes chorégraphique et onirique : deux passions mêlées d’improvisation, d’initiation.


Cette conjonction révèle sans doute une certaine aptitude à se couler dans l’imaginaire d’autrui et à se laisser porter par les vagues oniriques, épouser leur mouvement. Rythme tantôt frénétique, tantôt chaloupé, l’être balancé au gré des flots, mondes traversés. Réalistes, irréalistes, pragmatiques ? Transcendance. Interprète du sacré, de la vie. La danse orientale et l’herméneutique vont de pair pour retrouver le fil de la destinée de chacun. Souplesse, harmonie de la gestuelle, envers le dépositaire du rêve.

Qu’est-ce le destin, sinon une danse ?


Et qui mieux que Roxane – la jeune héroïne de l’Encyclopédie, enfant perdue, trouvée, devenue danseuse au palais du roi et de la reine Agung, pour nous servir de fil directeur au sein de l’Encyclopédie. Ainsi par une osmose naturelle, guidée par le RÊ-VE ou le vouloir du soleil du songeur (selon la décomposition lumineuse du hiéroglyphe), le décrypter – comme on lirait sur le sable, les empreintes laissées en dansant jusqu’au bout de la nuit.

La psyché humaine est l’exacte réplique de ce labyrinthe où mes vagabondages enfantins me portaient inconsciemment. Plus tard les tentatives de télépathie et les enquêtes policières menées en marge avec un grand limier de la judiciaire m’ont emballée.

L’ananké

On pourrait la figurer par un dé qui tombe d’un côté ou de l’autre. La vie et son mouvement, c’est un jeu de dé. Mais, est-ce un jeu au petit bonheur la chance ou tout est-il organisé ? Est-ce une chorégraphie bien préparée ou n’est-ce que de l’aléa ? Rien dans ce mouvement ne permet d’être ou de penser que l’on est au bon moment et au bon endroit. Le destin,  c’est ce qui désigne, le fil, suivre le fil.

Dans l’antiquité, on disait couper le fil, couper le fil de la vie, et suivre le fil, c’est suivre le chemin. On est dans son cheminement, on est dans le mouvement, on est dans la danse. Cela ne dit rien sur le fait qu’on l’assume ou pas.

Laissons le fil de l’ananké danser.

L'enfance

Toute mon enfance a été bercée de contes et légendes. Par tradition orale, orientale et par goût de la collection reliée Nathan – blanche et or (un peu fétichiste, je ne peux dissocier le contenu du contenant, en tout cas pour ce type d’histoires…) qui ravissait mes soirées de petite fille lisant en cachette, tout en grignotant des treets.
L’idée d’un  conte à la manière des Mille et une nuits pour l’Encyclopédie, n’y est évidemment pas étrangère.

Adolescente, le roman noir – voire le polar radical (chapeau bas à Gaston Leroux dont le nom aujourd’hui encore amène un frisson mi-fiel mi-loukoum, mais aussi à Dashiell Hammett) a pris le relais – mais pas plus hard ! Songeons que les contes sont à mourir de peur – entre rapts, portes dérobées et femmes massacrées… Vices et méchancetés y ont la part belle !

En grandissant, j’ai pris goût à la littérature et au théâtre classique, aux films d’espionnage et aux séries américaines. Eh oui, je ne suis plus à un paradoxe près !

Monsieur N

Monsieur N – dont la devise pourrait être « catch me if you can », est-il le croisement d’un personnage de conte et de polar d’aujourd’hui ? Ce serial killer existe-t-il vraiment ? Se reconnaîtra-t-il ? Homme de l’ombre, Machiavel sur pattes, Monsieur N nous introduit dans les coulisses du pouvoir et de ses manipulations. Bas fonds, hautes sphères, meurtres : un cocktail explosif qui rend plus compréhensible les règles à l’œuvre au sein des gouvernances et des religions. Pouvoir et politique vont de pair avec leur noria de sondages, augures d’aujourd’hui. Bons ou mauvais, nos brain-trusts se distinguent-ils des célèbres augures de l’antiquité ?

Anaïs

À cause de Monsieur N ou grâce à lui, je rencontre Anaïs – figure d’initiation. Anaïs Moula Derkerwen médecin-psychiatre diplômée d’immunologie, de biologie et de chimie se marie à trente ans, a deux jumelles lorsque survient la tragédie et la perte des siens. Endeuillée, elle médite et observe depuis quarante ans dans un monastère. Grâce à la médiation d’un ami religieux, elle transmet ses façons de voir et refuse toute autre communication si ce n’est ce partage.

Ce partage nous a amenées à explorer les franges de la littérature, étudier ces mythes qui ont tissé l’étoffe dont sont faits nos rêves et nos destinées. La perspicacité et l’érudition d’Anaïs, associées à mon imagination, ont inspiré des interprétations de ces grands mythes.

Isis et d’Osiris

La légende d’Isis et d’Osiris est un des moments phares de l’aventure, car elle irradie toutes nos conceptions, encore aujourd’hui. La légende d’Isis lève le voile sur l’ensoleillement, le soleil qui se lève et qui se couche dont la lune est le miroir. Éclat solaire, éclat lunaire. Légende du cycle de la vie. Ce cycle est le rêve présent, le rêve passé de la journée, le rêve de passer la nuit. Le rêve de vivre intensément. Isis et Osiris, c’est cela. Ose Isis qui rit. Ose rire ici. Ose ici et ris.

Oser – Éros – les Mille et une nuits m’ont imprégnée d’une atmosphère où le plaisir de la langue s’incarne, l’amour de l’image s’immisce.

À travers les rêves fantasmatiques – à décrypter au même titre que les autres – l’être tente de retrouver l’ensoleillement du couple. Érotisme et poésie seront les oasis où le lecteur se délassera avant de chevaucher les terres d’écriture.

La psychanalyste

Si j’oublie que je suis psychanalyste, un certain nombre de fragments de l’Encyclopédie, au cours de mes entretiens avec Julien Gracq ou d’échanges avec Anaïs, en gardent la mémoire et développent l’art de l’interprétation, celui de l’écoute… contestent Freud, rafraîchissent Artémidore.

Le fil d'Ariane

L’histoire du minotaure et d’Ariane vous amènera sur les traces de Minos aux côtés de Pasiphaë et de Mustapha. Prétexte à une histoire d’amour, et à l’élucidation du mystère de ce labyrinthe. Chut ! Ne vendons pas la pelote avant d’en être sortis…  Seront évoqués plus succinctement : le Râmayana, la légende de Rata Kidul…

Onirique

Onirique est un des mots-clés parce que la poésie est la langue des oiseaux, et donc celle des rêves. Aborder le rêve c’est glisser vers les zones-frontières et s’interroger sur les phénomènes dit para-normaux.

Selon mes conceptions et mes intuitions, ce serait plutôt l’aube de pouvoirs que l’homme possède mais dont il n’use qu’avec une grande parcimonie.

Le tabou est-il posé sous toutes ces formes de connaissance, que sont la télépathie, la prémonition, la capacité de voyager dans le temps et l’espace ?…

L’Amour

L’Amour aura le dernier mot, le premier aussi, l’alpha et l’oméga d’un développement incommensurable.    

Serait-ce un rêve que d’y croire ?