L comme Légendes, littérature

 

Le songe d’Héloïse et Abélard

Le Roman de la rose ou de l’éros si on veut, devient le couronnement de la littérature profane, prélude d’une production propice à allaiter nos songes et nos fantasmes. Il enrichit le trésor poétique de l’humanité et le commerce homme-femme d’une lyrique courtoise inconnue jusqu’alors, augurant un savoir-aimer inédit. Femme objet ou femme suzeraine ? Homme souverain ou assujetti à ses songes ? Le Roman, pour être un songe, n’en ouvre pas moins sur le réel entrebâillant la porte si on ne s’y claustre pas, sur l’amour libre, celui d’Héloïse et Abélard. Cette bise inconnue issue d’un regard nouveau ébouriffe la rose avec panache, ouvre les portes du verger pour y cueillir l’amour Le feu se dépouille de ses chimères, du refoulement et de l’affolement pour libérer l’élan. C’est toute l’histoire d’Héloïse et d’Abélard. Pour vivre leur songe, leur folie, dont Pétrarque fut ébloui, Rousseau, Diderot et Voltaire touchés, ils se cachent passagèrement… […]

La déesse des mers du sud

« Qui était Ratu Kidul ? Demande Saïka.
– C’était la reine des mers du sud, répond Roxane, fille de roi, selon la légende. Son père la marie avec un homme qui la trompe dès le mariage consommé. De dépit, elle se jette dans la mer et devient ainsi reine des océans. Elle commande tous les esprits, les bons et les mauvais et détient des faveurs phénoménales.
– Et de quels types de qualités, bénéfiques ou maléfiques, dispose-t-elle ?
– Faire mourir les hommes parfois.
– Et comment peut-on l’invoquer ?
– As-tu envie de faire mourir un homme ?
– Qui sait de quoi une femme est capable ! Dis-moi plutôt ce que je dois prévoir.
– L’aumône d’une jeune noix de coco verte et de guirlandes de fleurs de jasmin tressées en trois couronnes est une libéralité qu’elle savoure, dit-on. Après avoir aspergé d’eau de noix de coco tes couronnes de fleurs, tu les jettes à la mer en demandant la réalisation de tes souhaits
– Et comment sais-tu si mon vœu s’exaucera ou non ?
– Si tes couronnes partent loin, il sera accepté. Si les fleurs reviennent sur la côte, il sera rejeté. »   

La légende du Râmayana

Roxane et Wilfried s’isolent de plus en plus souvent depuis leur escapade dans le temple de la forêt. Ils n’aspirent qu’à y revenir mais ils temporisent en se rencontrant dans les jardins suspendus.
« Parle-moi de la légende du Râmâyana, demande Wilfried. Dans ce lieu idyllique où tu m’as emmené, j’ai eu l’impression d’être ce prince fougueux qui irait au bout du monde te prendre, belle Sîtâ.
– Atroce charmeur digne de dépasser Râma. Car, ce beau prince, s’il fut immensément valeureux, a subi et s’est soumis à l’opprobre du peuple envers Sîtâ. Sais-tu, Wilfried, que la légende de Râma et Sîtâ est la version hindouiste de la légende d’Isis et d’Osiris ? Lors de leur quatorzième année d’exil, Râma part à la recherche de Sîtâ, enlevée par Rawana de même qu’Osiris fut découpé en quatorze morceaux par Seth sans qu’on puisse retrouver trace du phallus.
C’est en implorant le dieu soleil que Râma parvient à vaincre le démon. C’est l’histoire de la poursuite effrénée de l’amour et de l’unité.
– Roxane, si j’avais été roi, je ne t’aurais jamais bannie et aurais imposé ma décision à mon peuple qui t’aurait honorée et vénérée comme le soleil de son roi et de ses sujets.
– Ô, Wilfried, j’irai jusqu’au bout de la terre et du ciel pour toi et avec toi. »

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