D comme Danse

 

La danse du labyrinthe du roi lépreux

Roxane prend place sous le grand banian dont la ramure tutélaire ombrageait la cascade. Elle se défait de sa ceinture de corde tressée, libère sa longue crinière bouclée qui se répand en flots jusqu’à la chute de ses reins puis s’élance pour une danse dont le vertige l’emporte vers cette princesse lointaine qui semble se ranimer à la pointe de ses pieds, de ses doigts, de ses seins. Chevelure ondoyante et nacrée, Ève ressuscitée, et même quand elle danse, on croirait qu’elle glisse, douce flammèche frôlant l’encens et ses parfums enivrants, femelle éplorée par une morsure cruelle, Roxane se balance avec délicatesse, son corps s’alanguit, se détend, se redresse. C’est le flot grossi par la houle, la grêle matraquant les chairs, les frémissements du corps recourbé comme un arc à terre. Volonté d’acier à la majesté de sphinx, l’almée en cadence déploie ses enchantements dans un périple de fièvre.

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