D comme Dédale du labyrinthe

 

Ariane et Thésée

– Soana, il est vraisemblable que le Minotaure, comme Minos, soit l’émanation de lignées, comme Pharaon était un titre dévolu à une filiation de pharaons. J’imaginerais la cité de Minos, construite non seulement sur les modèles des pyramides égyptiennes, mais aussi selon un idéal de cité qui exista jadis. Les règles des Védas y survivraient juxtaposées aux ombres bien dissimulées d’un palais royal souterrain.
– Anaïs, à propos d’Ariane et Thésée, je trouve curieux que la pelote soit si souvent réduite à la portion congrue, assimilée aux miettes du petit poucet alors qu’elle est magique. On omet que c’est le don de Dédale à Ariane, puis d’Ariane à Thésée en gage de sa promesse d’épousailles. Thésée fait serment à Ariane et n’a plus qu’à suivre la pelote – accrochée à un linteau de l’entrée du palais – qui se déroule toute seule pour le conduire jusqu’au Minotaure et demi-frère d’Ariane, endormi, qu’il tue, puis retourne auprès de sa belle. Quel héros ce Thésée qui n’a rien d’autre à faire qu’à suivre le fil et revenir au bercail ! Alors, qui est notre Minotaure ? Que signifie cette pelote magique ? Qui est notre Monsieur N ? Est-ce lui qui a commis ces crimes ?

« Je veux Mustapha » lui répondrait-elle solennellement. Le consulterait-on d’abord ?
Secrètement, en attendant de le voir au cours des innombrables célébrations réglant leur démarche volontariste et kamikaze, Pasiphaé s’adresse à  lui :
« Pour conjurer le sort et l’honorer, je vous accueillerai revêtue d'une crème aux onguents d’argousier et parfumée d'ylang-ylang et de jasmin, fraîche comme un brin de muguet, habillée d'une tunique digne de la reine de Saba, façonnée en tulle de pans légers et virevoltants jusqu’aux pieds. Vous enfouirez votre main dans ma chevelure, agacé de vous retenir de la malaxer délicatement ou rageusement pour imprimer votre désir. Violemment vous soulèveriez mes atours pour suivre le voile qui les orne et s'arrête à mi-hauteur. Je n’aurai plus de secret pour vous et l’épreuve n’en aurait plus pour tous deux. »

Les labyrinthes du temps

« Anaïs, nous abordons des rivages aux limites des potentialités humaines. Les rêves – sur lesquels plane cette aile mystérieuse venue d’ailleurs – nous font palper l’immensité du cosmos.
[…]
– Certains peuvent ressentir l’impression d’un déjà vu, déjà vécu.
[…]
– Nombre de sujets ont tenté l’exploration du temps passé ou futur : Nostradamus, les prophètes, le mot est employé non dans un sens religieux mais au sens de faculté de création futuriste. Jules Verne et Léonard de Vinci en ont été d’illustres représentants. Mais pour une vraie prophétie, combien de fausses formulées par des illuminés !
[…]
– La mémoire, Anaïs, contient-elle en virtualité le futur de l’humanité ? Est-elle prospective ?
[…]
– Léonard a bénéficié à la fois d’une initiation et d’une intuition. Il a su re-présenter les armes de destruction passées et proches de notre époque. Ce n’est pas pour autant un futur. C’est une remise à nouveau des choses. L’ordinateur par exemple existait déjà dans la Grèce antique. Un mur de quelques centaines de mètres de pétroglyphes datant de plusieurs milliers d’années dans le sud du Pérou – dynamité au début du siècle dernier – expose des créations étonnantes : des vaisseaux décollant sur coussins d’air à la lunette astronomique, des millénaires avant Galilée. […]
Le futur n’existe pas. Dans l’échelle du temps, il y a le passé, le présent, le présent immédiat ou l’imminent présent qui est encore le présent.

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